Pubblichiamo l’editoriale che uscirà domani sul quotidiano francese Liberation. Disponibile la versione online.
Dopo la grande illusione del primo turno, il Front National esce ridimensionato dal secondo turno delle elezioni regionali francesi e non riesce a conquistare neppure una delle 13 regioni in palio: dagli exit poll e’ emerso che Marine e Marion Le Pen sono state battute rispettivamente nel Nord-de-Pas-de Calais-Picardie e in Provenza-Costa azzurra e l’estrema destra non ha conquistato neppure l’Alsazia-Champagnae-Ardenne-Lorena, dove il candidato socialista si era rifiutato di ritirarsi per contrastare l’estrema destra. A trionfare in almeno cinque regioni sono stati Les Republicains (Lr) di Nicolas Sarkozy che hanno beneficiato dell’alta affluenza attorno al 59% e del ricompattamento attorno ai partiti tradizionali con l’appello socialista ai propri elettori perche’ votassero il centrodestrra dove la “gauche” era fuorigioco.
Cette victoire est surtout une non-défaite
Le sursaut a eu lieu. Face au danger, l’électorat républicain a surmonté son indifférence, sa déception ou sa colère, pour opposer au Front national une barrière démocratique qui le prive des succès espérés. Une nouvelle fois, ceux qui soupirent sur la décadence de l’esprit civique, sur le déclin des valeurs communes, se sont trompés. On le voit depuis le 13 Novembre, dans la tragédie ou dans l’affrontement politique, la culture républicaine résiste. Se sont trompés tout autant ceux qui prédisent depuis des années la mort de la gauche. Dépités, ils la voient survivre malgré les difficultés, pour offrir au PS un nombre de régions inespéré.
On avait annoncé une déroute historique dans ce scrutin, qui déciderait probablement de la présidentielle un an et demi avant l’échéance, en la réduisant à un choix droite-extrême droite. Le jeu s’ouvre de nouveau. Ces régionales devaient enterrer la gauche : elle bouge encore. D’autant que la droite, malgré les régions conquises, se retrouve dans le doute, incertaine sur sa stratégie, son programme et son leader. Faut-il pavoiser pour autant ? Certainement pas. Si succès il y a, il est purement défensif. Cette victoire est surtout une non-défaite. C’est la peur de l’extrême droite qui a mobilisé la gauche, non l’adhésion. Le calcul gagnant de Manuel Valls – dramatiser l’enjeu pour faire bouger les abstentionnistes – était aussi un aveu : laissée à son seul bilan et à ses seules idées, la gauche de gouvernement était battue d’avance. Si bien que la gauche d’en haut vient de contracter une dette à l’égard de la gauche d’en bas. Le PS ne pourra indéfiniment sauver sa peau en agitant l’épouvantail FN. Il arrivera un moment où les électeurs, décidément bonne pâte dans ce scrutin, auront épuisé leurs réserves d’indulgence. Il reste un an pour commencer de réhabiliter l’action politique, agir en faveur des classes populaires, secouer le joug de l’orthodoxie, promouvoir une République sociale et rassembler autour d’une politique amendée les électeurs de gauche dès le premier tour de la présidentielle. La défense républicaine a sauvé les meubles. Il est temps de passer à l’offensive.